Devenir propriétaire ne se résume pas à acheter un mobil-home ! C’est avant tout faire le choix de votre future résidence secondaire, du modèle qui plaira à toute la famille, de l’environnement et du terrain dans lequel vous souhaitez l’installer pour y passer vos week-ends…

Le mobil-home reste le meilleur moyen d’acquérir une résidence secondaire à moindres frais et dans les meilleurs délais. Toutefois, son installation répond à une procédure et une législation particulière. A la différence d’une maison, il ne peut être installé sur un terrain privé, mais plutôt sur une parcelle à louer dans un terrain de camping résidentiel ou dans un parc résidentiel de loisir (PRL). Le choix du terrain se fera surtout selon vos envies et votre budget. N’oubliez pas qu’au prix du mobil-home, il faut ajouter le droit d’entrée au camping et les frais de fonctionnement annuels (loyer de la parcelle, électricité, gaz, etc…). C’est un investissement à considérer sur plusieurs années.

1. Trouver le Terrain

Avant même de faire le choix d’un mobil-home, il convient de choisir le terrain où l’implanter. En effet, la législation française interdit d’installer un mobil-home sur un terrain autre qu’un camping ou un PRL.

Impossible donc de le mettre dans son jardin ou sur un terrain de famille. Vous ne pouvez pas non plus y habiter à l’année, car selon la législation, en vigueur, le mobil-home doit rester une résidence secondaire.

Certains gérants de terrains conditionnent parfois l’accès à leurs parcelles libres à l’acquisition d’un mobil-home d’un certain type ou d’une marque particulière.
Si vous ne souhaitez pas vous plier à ce genre de démarche, passer par votre concessionnaire qui travaille souvent en collaboration avec des terrains de campings.

2. Signer le contrat de location de la parcelle

Louer une parcelle dans un camping ou un PRL doit donner lieu à la signature d’un contrat entre les deux parties, le gestionnaire du terrain et le propriétaire du mobil-home.

Bien qu’il n’ait pas de caractère obligatoire, exigez tout de même un contrat de location, car c’est ce contrat qui régit vos droits et devoirs mais également ceux du bailleur. Il est donc indispensable en cas de litige.
Ce contrat est généralement conclu pour un an, renouvelable par tacite reconduction.
La reconduction du bail n’est pas automatique et le bailleur peut mettre un terme au contrat à l’issue de celui-ci sans raison particulière. Le bailleur doit cependant en prévenir le propriétaire par un préavis envoyé, en général, deux mois avants le terme.

3. Faire le choix d'une résidence

A moins que le camping – ou le PRL – ne vous propose une sélection de mobil-homes neufs ou d’occasion, il est d’usage de passer chez le concessionnaire pour trouver un modèle. Le plan et la décoration intérieure restent une affaire de goût.

Coté fabrication, la structure générale varie peu suivant les marques.

Elle se compose d’un châssis en acier galvanisé sur lequel est posé un plancher généralement en aggloméré hydrofuge et isolé (thermobulle, mousse, injectée, laine minérale, etc).
Les murs sont fabriqués selon le principe d’un treillis de montants en bois auxquels on ajoute un isolant.
L’isolation proposée diffère selon les niveaux de gamme (laine de verre, polystyrène, film thermo-réflecteur).
Le bagage extérieur peut être en vinyle, en bois ou en aluminium. Les ouvertures sont en doubles vitrages.
Les volets extérieurs peuvent être décoratifs, battants (vrais volets) ou roulants. La toiture double pente est isolée (laine de verre, film thermo-réflecteur) et couverte en bac acier imitation tuiles.
Le mobil-home est toujours livré meublé et équipé, prêt à l’emploi.
Le nombre de chambres peut varier d’une à quatre (modèle mezzanine). Le séjour peut être au centre ou à une extrémité, sur les mobils panoramiques.

4. Négocier son achat

Le prix de la résidence

Le prix d’un mobil-home varie généralement entre 20 000 à plus de 60 000 euros pour les modèles haut de gamme. Ce prix peut être annoncé « départ usine » ou « livré ». Dans le premier cas, le client prend possession de sa résidence directement à l’usine et doit la faire transporter à ses frais jusqu’au terrain de camping ou au PRL. Pour un prix donné « livré », le transport jusqu’à l’entrée du terrain de camping est compris. Pour baisser légèrement la facture, vous pouvez négocier quelques équipements du mobil-home de type lave vaisselle ou micro ondes, ou encore les accessoires annexes comme la terrasse ou le cabanon de jardin.

Le coût du transport

Un mobil-home doit obligatoirement être déplacé en convoi exceptionnel. C’est un mode de transport onéreux et contraignant d’autant que les convois sont souvent obligés d’emprunter des « itinéraires bis ». Pour faire baisser la note, vous pouvez essayer, si cela est possible, de partager le convoi avec un autre mobil-home.

Les frais d'installation du mobil-home sur la parcelle

Les concessionnaires ainsi que certains campings proposent à leurs clients des formules tout compris où le transport et l’installation (calage, raccordements, etc) sont inclus dans le prix de la résidence. Si la note finale dépasse votre budget, il existe des solutions pour financer votre achat.

5. Financer son achat

Vous pouvez faire financer à 100% votre achat par un crédit, quel que soit le montant du mobil-home mais sur une durée maximale de 15 ans.

Vous pouvez faire financer à 100% votre achat par un crédit, quel que soit le montant du mobil-home mais sur une durée maximale de 15 ans.
Comme pour tout crédit, la loi Scrivener instaure un délai de rétractation de 7 jours. Mais, il ne s’applique que pour les crédits d’un montant inférieur à 21 500€ et d’une durée supérieure à 3 mois.
L’offre de crédit doit en mentionner les conditions montant emprunté, TEG annualisé, (durée…), le montant à rembourser (avec et sans assurance) et le montant des frais.
Cette offre est valable pendant 15 jours. La loi permet aussi le remboursement anticipé sans frais ni pénalité.

« Votre mobil-home à partir de 200€/mois », c’est ce que proposent les organismes de crédit qui travaillent en partenariat avec les concessionnaires. Ainsi, ces derniers disposent des documents nécessaires pour monter le dossier de crédit et se chargent de fixer avec le client des mensualités adaptées (100 à 500€). Aucun apport financier n’est exigé. Le dossier est monté sur le point de vente, la réponse est rapide. Sachez que les banques et les mutuelles proposent aussi des taux attractifs. La demande est en hausse selon Laurence Darnaud, chef de gamme marketing à la Macif. On peut trouver de taux comme 3,95% TEG fixe à partir de 12mois et 6% TEG fixe à partir de 61 mois dans des mutuelles comme la Matmut ou Macif …

6. Etablir un bon de commande détaillé

Une fois le mobil-home trouvé, il faut établir le bon de commande. Veillez à ce qu’il soit le plus précis et détaillé possible. En cas de contestation, c’est lui qui fera foi.

Il doit comporter une description complète du bien, incluant l’aménagement intérieur (couleur du tissu, qualité des coussins et des matelas, etc), les équipements et options éventuelles. Il doit aussi inclure les conditions d’achat : mode et délai de paiement, montant des arrhes ou de l’acompte (bien faire préciser l’un et l’autre, chacun ne vous engageant pas de la même façon en cas de désistement).
Les conditions de livraison indiquent la date (ainsi qu’une date butoir) et le lieu de livraison de la résidence.

7. Se renseigner sur les taxes incombant au mobil-home

N’oubliez pas qu’au-delà du tarif stricto sensu de la résidence, des taxes viennent se greffer au mobil-home :

Le droit d'entrée

Il est imposé par le camping ou le PRL. Ce montant généralement compris entre 1 000 et 4 000€, correspond au coût de viabilisation de la parcelle, aux équipements et services offerts par le terrain.

Le calage et les raccordements

Installer sa résidence sur la parcelle est un préalable que seul un professionnel peut faire. Le concessionnaire dispose généralement d’équipes spécialisés qui se chargent d’effectuer les branchements d’arrivée d’eau, d’évacuation des eaux usées, des câbles électriques et du gaz.

La taxe de séjour

N’étant pas considéré comme une construction, mais comme un véhicule, le mobil-home n’est pas assujetti à la taxe d’habitation. En revanche, tout occupant doit payer la taxe de séjour des campings. Elle est généralement incluse dans le loyer annuel. Les éventuels invités de passage doivent également s’en acquitter si le règlement du terrain le précise. Les modalités d’accueil diffèrent suivant le terrain, certains autorisent que les membres de la famille proche utilisent le mobil-home sans suppléments tarifaires, d’autres peuvent imposer une durée limitée ou le paiement d’une redevance pour le séjour.

Le loyer annuel de la parcelle

N’étant pas propriétaire, mais locataire de la parcelle sur laquelle est installée votre mobil-home, vous devez vous acquitter d’une somme de 1000 à 7000€ pas an suivant la taille de la parcelle ou les équipements du terrain. Attention, le loyer peut augmenter d’une année à l’autre sans préavis.

L'assurance

Le mobil-home est un véhicule de loisirs, mais il doit être assuré comme une maison, contre les incendies ou les dégâts des eaux. Le assureurs privés sont à même de proposer des forfaits spécifiques. Si vous êtes caravanier ou camping-cariste, la FF Camping-caravaning offre une assurance complète.

8. Veiller à la bonne installation du mobil-home sur sa parcelle

L’installation des mobil-homes sur une parcelle d’un terrain de camping ou de PRL est régie par la norme AFNOR EN S 56-410. C’est généralement l’affaire du concessionnaire qui envoie ses équipes spécialisées.
Quelques obligations :

  • Le mobil-home doit conserver en permanence ses roues et sa barre de traction. Malgré tout, cette dernière peut être placée en position rétractée.
  • Les éventuels accessoires et annexes (cabane de jardin, terrasse) doivent pouvoir être retirés à tout moment et ne doivent pas être tenus par scellement ou autre fixation définitive.
  • Les supports, raccordements, aménagements qui habillent ces accessoires et annexes au mobil-home doivent également être facilement démontables.

9. Connaître les droits et devoirs du propriétaire

Les gestionnaires de campings ou PRL mettent en place un règlement intérieur du terrain qui doit être respecté par les propriétaires de mobil-homes.

Ce règlement donne des instructions précises concernant l’aménagement et l’entretien des parcelles. A leur tour, les gestionnaires de campings ne peuvent pas faire n’importe quoi en matière d’agencement de leur terrain, car le Code de l’urbanisme édite des directives précises : un mobil-home ne peut pas occuper une surface, hors terrasse, supérieure à 30% de la surface totale de l’emplacement dans le camping et 20% dans un PRL.
Un abri de jardin ne doit pas excéder 2m2 au sol et une hauteur de 1,50 m. Dans ces conditions, il ne rentre pas dans la règle des 30%.
Une terrasse peut être ajoutée mais elle doit rester démontable à tout moment et ne pas s’élever à plus de 60 cm du sol. On peut y ajouter un store rétractable qui doit être accolé à la façade du mobil-home. Pour le reste, sachez qu’il existe un « code de bonne conduite » régissant les rapports entre gestionnaires de terrains et propriétaires de mobil-homes.

10. Louer son mobil-home pour rentabiliser la location

Pour rentabiliser ses charges annuelles, le propriétaire de mobil-home à la possibilité de louer son habitation en saison estivale.

Mais, la location du mobil-home à un tiers revient à sous-louer son emplacement. Il faut donc obtenir l’accord, qui n’est pas systématique, du camping ou du PRL, qui déterminera les conditions de la location.

Face à cette pratique courante, certains propriétaires de camping ont mis en place un système de gestion de location, comprenant l’accueil des locataires, état des lieux et nettoyage du mobil-home.
Les loyers perçus permettent au propriétaire du mobil-home de financer sa résidence ou son loyer annuel. Le camping ou le PRL s’y retrouve également en augmentant son parc locatif à moindres frais et encaissant en même temps un pourcentage sur les loyers perçus (généralement 30%).